Guérison par euphorsime
« La pensée qui guérit » du Dr Pierre Vachet, médecin auxiliaire dans un groupe de brancardier en 1914.
L’euphorisme est la méthode de ce Dr ou l’art de se guérir par la pensée.
« Ainsi, lecteurs qu’une imagination funeste tourmente, vous les naufragés du coeur et de la volonté, reprenez espérance. Il n’est, pour vous guérir, que de bien orienter votre imagination. »
Même si le Dr Vachet ne parle que de mécanisme cellulaire organique, il ne voit que le fonctionnement du cerveau à la source de tout traumatisme psychique. Dans ses explications, la place pour la relation « cause à effet » est prédominante. Il ne s’en remet qu’à l’intelligence. Il décrit le magnétisme, les hypnotiseurs, et toute autre thérapeutique comme de l’autosuggestion. C’est uniquement en fin d’ouvrage qu’il laisse une ouverture à l’âme. Cela a le mérite de poser le débat.
Ce livre est très long à en venir à bout car il dresse majoritairement un bilan, néanmoins intéressant, du mal du siècle (à l’époque déjà identique au notre) :
– l’homme vit à un rythme trop rapide, de chocs, de bruits , de pollution
– lassitude, épuisement, surmenage, forçage qui caractérisent notre temps
– l’homme est réduit à l’état de robot lié au machinisme aveugle, à la technique froide, à la statistique rigoureuse.
…
Ensuite il montre les effets plus ou moins liés à l’imagination qu’un individu se fait de la maladie.
Il rappelle une notion essentielle à ses yeux pour la santé : un esprit sain dans un corps sain. Cela se caractérise selon lui par :
– les effets bénéfiques des exercices de détente du corps en faisant référence aux yogis par exemple (mais sans considérer leur spiritualité);
– l’hygiène alimentaire, la discipline, la qualité, le rythme, la quantité, la différence entre boire et manger, l’importance de la mastication – beaucoup de notions qui sont actuellement à la mode (on n’a rien inventé);
– l’alimentation de son corps en oxygène avec l’activité physique (sport, métier artistique, …);
– la force de la foi appuyée de plusieurs exercices médicaux.
Puis à partir des constats suivants,
– avoir une imagination bien orientée grâce à l’optimisme
– les émotions joyeuses provoquent des réactions physiologiques
– l’esprit nourri d’images heureuses et toniques
– l’organisme est d’autant plus résistant car soutenu par un meilleur moral
il va en déduire sa méthode.
Pour que le « médecin des âmes soit un de ces condensateurs d’énergie » (comme le sont les guérisseurs- dixit Dr Vachet), il propose sa méthode de terminologie grecque « euphoria » soit se sentir en pleine forme.
Cet état implique une confiance totale et vigoureuse, une joie bruyante, prête à affronter tous les ennemis et sûre de triompher. Optimisme et euphorisme sont les aboutissants d’une imagination bien dirigée.
Le médecin doit employer des procédés de suggestion énergiques pour briser le lien qui s’est établi entre les réactions émotives et certains décors.
Il s’agit d’enrayer un réflexe imaginatif non plus par la magie mais par l’influence persistante d’une série d’images, de provoquer chez le patient un état de détente organique et de confiance auquel seront associées des phrases impératives, l’assurant contre les émotions qui ne pourront plus se produire.
C’est un détournement d’attention ,de la suggestion conditionnelle.
Il fait appel également à la jouissance du temps présent, à n’attacher son imagination qu’aux réalisations immédiates.
Il nous invite à être comme l’enfant joyeux qui gesticule, chante, danse, se livre à de multiples jeux, à ne rien garder au fond de nous.
Il faut oser, oser partout, oser toujours.
Avoir un environnement soutenant la joie et la bonne humeur.
S’entourer de gens joyeux.
Pratiquer la méditation pour créer des images positives.
Prendre conscience de ses 5 sens et les remettre en route afin de profiter pleinement de la vie et des beautés de la nature.
Apprendre à rire et rire bien entendu, car il est la joie de l’âme et du corps.
Donc pour le Dr Vachet la pensée a une action déterminante pour notre santé et dans la lutte contre la maladie.
« L’homme est fait pour embrasser l’univers qui l’entoure et pour puiser dans ce champ immense toutes les joies auxquelles il aspire naturellement par son esprit et par son coeur. l’homme est fait pour le bonheur et le bonheur est l’harmonie de l’équilibre, de la vérité, de l’affection et de la beauté. »
Et c’est l’euphorisme qui lui permettra d’atteindre cet état.
Un livre du siècle dernier, surprenant pour l’époque de diffusion, mais dont le premier et les 2 derniers chapitres sont réellement intéressants.
La méthode est intéressante, positive, constructive. Les explications sont cartésiennes, bornées.
On se rend compte que depuis fort longtemps les gens se sont éloignés des choses simples proposées dans ce livre et qui reviennent au goût du jour. L’avènement de l’industrialisation et l’exploitation de l’homme par l’homme nous a fait perdre la tête et nous a déconnecté de nos entités.