Surf et connexion

Avec son ouvrage « Surfer la vie », Joël de Rosnay – scientifique, écrivain, philosophe, sportif surfeur – nous offre une analyse de la société moderne et tous ses outils connectés.
Il nous propose de tendre vers une nouvelle société, une société fluide.
Mais, me direz-vous, que vient faire sur ce blog un article sur un sujet éminemment politique ?

Il y a plusieurs raisons à cela.

La première est que M de Rosnay a su, dès l’introduction de son livre, touché une de mes cordes sensibles. Il aborde sa théorie par le surf et tous les sports extrêmes, les sports de glisse, les sports en harmonie avec la nature, avec les éléments; les sports que j’affectionne comme la planche, le surf, le ride, le parachutisme. En effet, c’est du haut d’une vague qu’il prend son élan pour s’engouffrer dans le tube et en ressortir avec son concept de société fluide.

La seconde est que, dans cet ouvrage, il y est établi que notre société nous interconnecte tous et que par ce biais, tous les fondements de nos vieux schémas, de nos principes hiérarchiques s’en trouvent bousculés, renversés. Ainsi, il démontre que notre société suit un nouveau chemin qu’il est important de comprendre pour que l’on soit tous connectés via la toile, les objets, mais de façon consciente, maitrisée. Que cette nouvelle société fluide se rapproche de l’humain plutôt qu’elle ne l’éloigne, il nous offre la possibilité de comprendre pour ne pas nous retrouver piégés par cette dynamique dont la vitesse est exponentielle. Ce second point est important dans la similitude entre ce qu’il nous présente et ce qui fait l’objet de mon blog. Nous parlons de connexion, de reconnexion, d’information, de lien, de réseaux subtils énergétiques. Joël de Rosnay nous expose tous ces maillages informatiques, ces réseaux sociaux d’internet, les avancées des recherches numériques. Il fait également un parallèle avec le fonctionnement du cerveau. On comprend le rôle de l’échange d’informations de tout ordre, à des vitesses fulgurantes, l’importance des transferts de données, leurs stockages, les potentiels de développement dans l’énergie et les incidences sur la planète et tous les êtres qui la composent. Il nous suffit juste de transposer son raisonnement, ses exemples, ses démonstrations et ses prévisions dans le domaine du subtil pour comprendre comment sont véhiculées toutes les informations, toutes les vibrations qui mettent les être vibratoires en interconnexion permanente entre eux.

Et la troisième raison, c’est sa vision positive de la société fluide, celle dans et vers laquelle l’être humain surfe. A cette étape, je vais vous rapporter quelques idées qu’il développe, et vous allez voir le rapport étroit entre ce qui nous préoccupe et la société qu’il propose :
– l’interdépendance grandissante devrait favoriser la coopération et l’altruisme intéressés;
– progressivement nous abandonnons les sentiments matérialistes, égoïstes, méfiants et sceptiques de la fin du XXéme siècle pour découvrir les interdépendances qui nous relient les uns aux autres à travers des valeurs et des actions, au sein des réseaux, des mouvements associatifs, des ONG, bien au-delà des partis politiques;
– comme Frans de Waal le montre, les êtres vivants sont programmés pour être empathiques, en résonance avec les émotions des autres;
– donner un sens à la vie par une spiritualité laïque qui s’appuierait sur un amour fraternel permettant la construction de soi, l’écoute de l’autre et le partage des valeurs pour inventer ensemble l’avenir;
– la spiritualité, c’est l’essence même de la vie, comme le sang qui irrigue notre corps.

Et il nous offre sa voie personnelle vers le bonheur avec quelques clés essentielles pour parvenir à surfer harmonieusement vers son destin, dont :
– l’acte de création est lié au rayonnement. Donner, partager, transmettre sont des actes essentiels en lien avec les grands principes que sont l’altruisme, la solidarité et l’empathie.
– pour gagner la lutte contre les grands lobbies, il faudra la force et la conviction de collectivités organisées en réseaux fluides et reconfigurables, comme ceux de notre cerveau, capables de très rapides adaptations et de projets à longs termes.
– cette génération propose une culture internationale du partage, une capacité à dénoncer les excès du pouvoir, les corruptions, les atteintes aux droits de l’homme.
– et en référence à Teilhard de Chardin « tout ce qui monte converge », ce qui monte en esprit, en solidarité, en désintéressement, rapproche les faisceaux des familles humaines dans un esprit constructif, positif et optimiste pour aimer l’avenir.

Alors oui, une fois n’est pas coutume. Devant cette proposition d’une société fraternelle issue de notre modernisme interconnecté, il m’a semblé important de surfer sur le net pour que la toile partage un peu plus la notion de société fluide.